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Histoires de Cache-les-Vias

5 avril 2022

VB8BâtimentsProvisoires1945-1953

Cahiers du Villain-Bôcain - Histoires de Cache-les-Vias

N° 8 – mai 2021

 

Villers-Bocage - Calvados - Bâtiments provisoires - 1945 - 1953

 

1- Bâtiments non détruits

La photo ci-après montre la vue aérienne de Villers avant le bombardement du 30 juin 1944.

Les bâtiments subsistants, plus ou moins endommagés mais facilement et rapidement réparés, se situent route de Caen au-dessus de la propriété Bernouis, rue Foch et route d’Epinay dans la partie près de la gare, boulevard Joffre sauf près de la Grand Rue (poste et mairie détruites), le long des rues Jeanne Bacon et Emile Samson et de la route de Vire. Ce sont principalement des habitations.

 

 2 Bâtiments provisoires

Après le bombardement il ne subsiste aucun bâtiment commercial, aucun bâtiment administratif ou de service public comme la mairie, les écoles, la poste et peu d’habitations. Comme dans tous les chef-lieux de canton situés dans la poche de Normandie et qui ont été détruits par bombardement sont construits des bâtiments provisoires pour accueillir la population et permettre la fonction économique et administrative du canton en attendant la reconstruction

 3- Période d’utilisation

De 1945 à 1953 année de livraison des premiers ilôts reconstruits (et même plus tard), certains bâtiments provisoires.abritent des familles, d’autres des commerces avec les tenanciers, d’autres les administrations et services publics. Quelques habitants et commerces sont aussi hébergés dans les bâtiments non détruits ou rapidement réparés, en partage avec l’occupant initial.

Les différents bâtiments sont présentés plus loin et illustrés par des photos

 4- Implantation

Ces bâtiments provisoires sont implantés en dehors des zones détruites pour laisser la place libre pour la reconstruction.

Ci-après, le plan cadastral de 1953, de la partie de la commune située à gauche de la route nationale Caen-Granville, montre à la fois le nouveau cadastre avec les bâtiments reconstruits et les bâtiments provisoires dessinés par des petits tirets.

Ceux-ci se trouvent en majeure partie :

- à l’emplacement de l’ancienne usine près de la gare (logements et boutiques ou ateliers)

- le long du boulevard à gauche en descendant entre l’ancienne usine et la propriété Rivière. En bordure immédiate ce sont les boutiques rapidement reconstruites en dur, derrière ce sont les logements dans des baraquements.

- sur le côté droit du même boulevard en dessous de la rue Briard (logements et boutiques)

- de part et d’autre de la rue Auguste Briard qui vient d’être créée. Ce sont principalement des boutiques (jumelées ou distantes) avec logement et parfois une petite annexe derrière.

- derrière la propriété Rivière (logements)

- de part et d’autre de la route d’Aunay (logements)

5- Types de bâtiments courants

- bâtiment en bois, double paroi avec laine de verre intermédiaire, toit à 2 pentes, plancher en bois, couverture en papier goudronné, sur soubassement en maçonnerie. Il abrite des habitations, des commerces et de services publics. C'est le type des bâtiments de la rue Auguste Briard.

Rue Auguste Briard vue du marché aux bestiaux.Tous les baraquement sont des boutiques et possèdent une vitrine

L'homme sur la première moto est Monsieur MARIE, marchand et réparateur de vélos et motos. La femme debout dans la porte de la boutique est son épouse

- maisons dites ''américaines'' . Ce sont de petites maisons d'habitation composées d'un petite entrée desservant une cuisine, une salle de séjour, deux chambres et une salle de bain-WC. Elles sont implantée le chaque coté de la route d'Aunay en deux  rangées parallèles desservies par une allée. Plusieurs resteront occupéesbien au delà de 1953. Elles permirent à plusieurs famille de connaître l'existence et l'usage de la salle de bain.

maison américaine ayant dépassé 1953

alignement de maisons américaines à Aunay-sur-Odon semblable aux deux alignements de Villers-Bocage le lond de la route d'Aunay

- hangars type'' Romney''. Ils servent pour l'installation d'ateliers ou d'entrepôts. Ils sont composés d'arceaux en demi-cercle reliés par des traverses et recouivert de plaques de tôle ondulée cintrées.En général une extrémité est pleine et l'autre vitrée. Parfois des panneaux transparents sont installés de part et d'autre du sommet.

hangar communal place du marché

hangar garage Huet, agent Citroën, route de Caen. A droite, la femme en blouse blanche est Madame Huet. A gauche le mécanicien est son fils René. Huet

6- Baraques particulières

sur la place Richard-Lenoir, point d'arrêt des autobus des Courriers Normands avec vente de billets

un coin des baraques, boulevard Joffre. Du parpaing, du bois, de la tôle. Le hangar Romney au premier plan abrite l'atelier de Monsieur Martin bourrrelier-matelassier. Le jeune homme est André Martin, ami d'enfance de RCVB.

modèle particulier de boutique. La femme est Madame Sanz (mère de Jacques Sanz habitant actuellement à Epinay-sur-Odon) avec sa fille.

 

église provisoire bien après 1953 sur la boulevard Joffre avec une façade en maçonnerie ajoutée au baraquement. Le petit clocher sur le côté contient les 3 cloches baptisées en XXX et le petit batiment dont on ne voit que le toit est la sacristie. Si les souvenirs de RCVB sont exacts, le bâtiment à gauche abrite une boulangerie jusqu'en 1953. L'église provisoire occupe l'emplacement du dispensaire détruit par le bombardement qui épargna les maisons toujours existantes à droite et à gauche. Le toit  devant est celui  de la maison de Monsieur Desliens, cimentier, reconstruite à l'angle de la rue des Sauts Cabris créée lors du remenbrement.

Juste après la Libération une chapelle aménagée dans une salle du château sert d'église. Après la construction de l'église provisoire, au même niveau, une baraque implantée de l'autre côté du boulevard sert de presbytère. En 1946, RCVB va au catéchisme dans une salle de la mairie provisoire puis dans une salle paroissale provisoire implantée dans la nouvelle rue en prolongement de la rue Emile Samson au delà du boulevard Joffre.

hôtel Au Vieux Puits implanté rue Pasteur à l'angle de la place de l'église actuelle. La partie parallèle à la rue principale abrite laes salles de café et de restaurant. La partie perpendicalaire abrite les chambres de part et d'autre d'un couloir.

le chantier sur le côté de l'hotel est le chantier de taille des pièerre calcaire utilisées pour la reconstruction.

sue l'image précédente du hangar garage Huet  figure à gauche une maison en pierre construite pour abriter la salle et la cuisine de l'hôtel Les Trois Rois. Les chambrtes sont dans un baraquement construit derrière. La maison conservée après la reconstruction est maintenant une maison particulière.

2 vues de la mairie provisoire. La mairie est le dernier bâtiment reconstruit et inauguré en XXX.

quincaillerie Marie, route de Caen . Une façade en pierre est construite davant un hangar type Romney.

extrémités du hangar municipal et du marché aux bestiaux côté rue du Marché actuel après 1953.  L'ilot au-dessus de la route de Saint-Louet n'est pas encore reconstruit

RCVB - mai 2021

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2 février 2022

VB7MarchéAuxBestiaux

Cahiers du Villain-Bocain - Histoires de Cache-les-Vias

N° 8 – Avril 2021

 

Villers-Bocage – Calvados  Marché aux bestiaux 1911 - 2018

 

L’ancienne place du marché aux bestiaux se situe approximativement à la place du marché reconstruit puis déconstruit, en

débordant plus vers le sud. Des pavages anciens sont mis à jour lors de la démolition du marché d’après guerre le long de la

rue actuelle du Marché.

Plan de 1944

 

En 1911, toute la partie entre la rue Saint-Germain (parallèle à la Grande Rue à gauche), la route d’Epinay et le rue de la

Gare (rue Foch) n’est pas bâtie, excepté les 2 hôtels près de la gare

 

de 1911à1944 - Le marché est coupé en deux parties par le prolongement de deux rues venant de la Grande Rue qui se

réunissent pour se diriger vers le carrefour de la route d’Epinay et de la rue de la Gare (rue Foch actuelle). La rue du Pied

Fourchu se situe au niveau de la rue du Marché actuel. La rue des Bouchers part en face de la route de Saint-Louet (rue

Curie actuelle). Dans le triangle entre ces deux rues avant leur jonction se situe la bascule : plateau capable de recevoir une

vachère au niveau du sol, bureau avec le mécanisme de pesée dans une petit bâtiment en bois. La place est entourée de

tilleuls.

 

de 1911 à 1944 - Le marché aux gros bovins (principalement des vaches normandes) est dans la moitié sud. L’autre moitié

surélevée est divisée entre le marché aux veaux (coté route d’Epinay) et le marché aux gros porcs (côté Grande Rue).

 

 

vers 1911- Marché aux Vaches

 

 

vers 1911- Marché aux veaux

 

 

vers 1911 – Marché aux porcs

 

 

vers 1942 – Changement : les hommes ne portent plus de chapeau mais la casquette, les blouses avec boutonnage avant

remplacent les blaudes, des poteaux électriques sont visibles ainsi que les persiennes d’un camion de transport.

 

 

Août 1944 - Le marché aux bestiaux bouleversé par le bombardement du 30 juin 1944, libéré par les soldats du 12e corps le

04 août 1944

Rue des Bouchers et bascule du marché après le déblaiement des rues

 

Le marché aux bestiaux nouveau en service - Vue aérienne

 

 Vue du sol

 

Jour de marché

 

Fin de marché

 

septembre 2014 – La retraite après moins de 60 ans d’existence puis la déconstruction

 

septembre 2014 – En construction cela s‘appelle un nœud. Il n’a pas été tranché d’un coup d’épée mais pas le chalumeau

des déconstructeurs

 

avril 2015 – La friche d’attente. Découverte des pavés du marché avant 1944

 

mars 2018 : La friche toujours en attente. (Cliché Ouest-France)

Robert Chevalier Villain-Bocain – juillet 2018

20 janvier 2022

VB6Libération

Cahiers du Villain-Bocain - Histoires de Cache-les-Vias

N° 6 – Mars 2021

 

Villers-Bocage – Calvados - Libération - 04 Août 1944

Archives Imperial War Museum

 

 

05/08/1944 – Villy-Bocage – Tanks Churchill à Fains – IWM HU 101158

 

05/08/1944 – Villy-Bocage – Soldats anglais en marche vers Villers-Bocage – IWM S 1554

 

05/08/1944 – Villers-Bocage – Entrée côté Caen – IWM S 1554

 

05/08/1944 – Villers-Bocage – Grande Rue - IWM S1554

 

05/08/1944 – Villers-Bocage – Grand Rue – Déminage – IWM S1554

 

04/08/1944 – Villers-Bocage – Passage à niveau – Soldats anglais en marche vers Epinay

IWM A 70 113-7

 

05/08/1944 – Villers-Bocage – Déblaiement Grande Rue – IWM B 8637

 

05/08/1944 – Villers-Bocage – Place Richard-Lenoir – IWM B 8639

Lt. F. Garstang, a well know Journalist of the "News Chronicle" Manchester, before the war,

and now Press officer of the 59th Div., chatting with Yvan Lafontaine and Noblet Alphonse

the two Gendarmes of the town of V-B

 

05/08/1944 - Villers-Bocage – Transport dans Grande Rue dégagée – IWM B 8636

 

17/08/1944 – Villers-Bocage – Poste d’information – IWM B 9311

 

05/08/1944 – Villers-Bocage – Panorama Place du marché – IWM A 70 113-7

R C V B09/2019

 

 

 

 

 

 

5 janvier 2022

VB4LesTroisRois

Cahiers du Villain-Bocain  Histoires de Cache-les-Vias

4Juin 2020

 

Villers-Bocage – Calvados  Hôtel Les Trois Rois

1885 - 2020

 

Avant le bombardement de 1944, cet hôtel est situé au bas du bourg, en prolongement du côté droit de la Grand Rue, au début de la route de Vire, à l’angle de la route de Caumont. Comme tous les autres hôtels situés à la périphérie du bourg il possède (sur la gauche) une cour pouvant accueillir les carrioles des paysans en particulier le mercredi jour de marché.

 D’après la grand-mère de RCVB qui travailla dans cet établissement vers 1925, il y avait dans une partie non accessible à la clientèle, une cheminée avec une inscription latine en caractères gothiques ; ce qui permet de penser qu’au moins une partie des bâtiments était antérieure à 1800.

 Après le bombardement, un bâtiment provisoire en pierre contenant la cuisine et le restaurant est bâti dès 1945, au haut du bourg, à droite en allant vers Caen, un peu avant l’embranchement de la route de Bayeux. Il est prolongé sur l’arrière par un baraquement contenant les chambres. La partie en dur subsiste aujourd’hui comme maison particulière

A la reconstruction un immeuble neuf est implanté dans l’angle des routes d’Aunay et de Vire, au 2 place Jeanne d’Arc

 Entre les années 1880 et 2020 plusieurs tenanciers se succèdent sans lien familial apparent. Il n’y a pas de lignée d’hôteliers pour cet établissement.

 D’après les recensements effectués tous les 5 ans :

 - en 1885 le tenancier est Madame Monique HAMEL veuve Adeline assistée par sa fille et 3 domestiques.

- en 1891 et 1896 le tenancier est Monsieur Auguste BLIN assisté par son épouse et 3 domestiques.

 

- en 1901 et 1906 la veuve du précédent Madame Augustine HUET tient l’hôtel avec l’aide d’un garçon d’écurie et de 2 domestiques.

 - en 1911 l’hôtel est repris par Monsieur Auguste LECERF avec son épouse et 3 domestiques.

L’automobile se développant, sur la façade il est ajouté à gauche de l’enseigne Garage pour automobiles et à droite, Voitures à volonté.

 

 

- en 1918 le tenancier est Monsieur Albert VALLÉE, cuisinier réputé

En 1906, âgé de 28 ans et né à Villers-Bocage, il est déjà cuisinier chez son père, aubergiste à Villers-Bocage, grand rue gauche, à côté de l’épicerie centrale. En 1911 il est restaurateur à Thury-Harcourt avant d’acheter Les Trois Rois

 

 

 - en septembre 1934, Monsieur et Madame LEBRETON (les grands- parents de Jacky LEBRETON, plombier-chauffagiste à Villers-Bocage pendant de nombreuses années) achètent le fonds et en commencent l’exploitation dans l’ancien immeuble de la rue de Vire

 

La personne vue de face est Monsieur LEBRETON

 - en 1945, ils poursuivent leur exploitation dans le bâtiment provisoire du haut du bourg à coté du garage Huet

 

- en 1954 la première pierre de l’hôtel à reconstruire est posée par Madame Lebreton

Photo Lebreton

- en septembre 1956, Madame Lebreton, devenue veuve, se réinstalle dans le nouvel immeuble reconstruit place Jeanne d’Arc, à l’angle des rues d’Aunay et Vire. Elle est aidée par sa petite-fille.

 

 

- en février 1960 le fonds est cédé à Monsieur et Madame Michel DONNE puis en mars 1965 à Monsieur et Madame Alain GOUBARD.

 

- en 1968 le fonds est acquis par Monsieur et Madame Henri MARTINOTTI qui animent jusqu’en 2006 l’établissement bien renommé aux alentours de Villers-Bocage. Ils modernisent l'érablissement et le font monter en gamme.

 Hôtel Martinotti vers 1970

 

Hôtel MARTINOTTI – Restaurant

 Photo Martinotti

Equipe MARTINOTTI

(5e à partir de la gauche, M. Martinotti avec sa toque de cuisinier, 6e Mme Martinotti

 Photo Martinotti 

 

Hôtel MARTINOTTI – Restaurant 1995

Photo Martinotti 

Hotel MARTINOTTI en 2005

 

 

- en 2006, le fonds est acquis par une Sarl qui l’exploite jusqu’à sa liquidation

 

 

- en 2020, le fonds est repris par une Sarl dont le Gérant et Cuisinier est Monsieur Yannic YON qui a exploité précédemment plusieurs restaurants à Bayeux.

R C V B - 01/2020

3 janvier 2022

PB2Fromages

 Cahiers du Villain-Bocain  -  Histoires du Pré-Bocage

 2 – Janvier 2022

 Fromages

 

Dans les communes du Pré-Bocage actuel, dans les années 50, il existait plusieurs fromageries qui produisaient essentiellement du Camenbert à partir de lait de vaches de race normande.

Quelques étiquettes rassemblées dans ce message vous permettrons de connaître le nom des laiteries ou fromageries de production et leur localisation ainsi que le talent des dessinateurs de ces étiquettes

Fromagerie d'Aunay-sur-Odon

 

 

 

 

Fromagerie de Cahagnes

 

 

Fromagerie de Caumont-l'Eventé

 

Fromagerie de Noyers-Bocage

 

 

Fromagerie de Tournay-sur-Odon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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3 janvier 2022

PB1Gigotd'Aunay

 Cahiers du Villain-Bocain  -  Histoires du Pré-Bocage

 1 – Août 2020

 Aunay-sur-Odon - Calvados - Le Gigot d’Aunay

 

Annuaire du département du Calvados pour l’année 1829

Chapitre IV – Agriculture - page 207 Bêtes à laine.

Avant qu’on se livrât dans le Calvados à l’éducation des moutons de race espagnole, on n’y connaissait que deux espèces, la grande et la petite. La première est celle du Pays-d’Auge et du Bessin, qui produit une laine longue et rude au toucher ; la deuxième, circonscrite en grande partie dans le Bocage, a la laine plus courte et plus douce. C’est à cette dernière espèce, qui pâture sur des collines où ne croit qu’une herbe maigre, mais odoriférante, qu’appartiennent les moutons de Condé, d’Aunay et de Vassy, dont la chair est d’une qualité bien supérieure à celle des autres.

 Annuaire du département du Calvados pour l’année 1834

Agriculture – Page 217

. On élève dans le Calvados 3 espèces de moutons...la petite dont la laine est plus courte et plus douce , est circonscrite en partie dans le Bocage où sa chair acquiert une saveur excellente …..

 

 

 

 R C V B – août 2020

30 décembre 2021

VB3DébitsDeBoisson1911

 Cahiers du Villain-Bôcain - Histoires de Cache-les-Vias

 N° 3 – Mars 2019

 Villers-Bocage – Calvados  Débits de boisson en 1911

 

Ma mère, née à Villers-Bocage en 1918, par filiation, par expérience personnelle et par propos entendus dans son métier, connaissait de nombreuses anecdotes sur le Villers d'avant, anecdotes qu'elle me racontait quand un fait ou une situation lui rappelait le passé.

L’anecdote qui revenait souvent était la suivante : « Avant guerre, il y avait à Villers 25 cafés ». Il s’agissait sans doute d’avant la guerre de 1939. Comme mes ancêtres féminins sur 3 générations et dans 2 établissements ont exercé le métier d'hôtelier pendant 80 ans environ, j'ai eu envie de vérifier cette donnée ‘’historique’’.Les recensements de 1935 ou 1941 conservés aux archives départementales (AD14) ne sont pas accessibles en ligne. Alors je me suis rabattu sur celui de 1911, d’avant l’autre guerre.

Le résultat fait l'objet des états et commentaires ci-après.

J'ai parfois élargi le cadre de mes commentaires au-delà de 1911 jusqu'à la fin de la reconstruction qui a suivi la destruction de 1944 à l'aide de mes propres souvenirs, de ceux de ma mère née en en 1918, de ceux d'une sœur de ma mère née en 1928 et ayant toujours vécu à Villers. Ceci permet au lecteur de voir l'évolution de la commune et rappelle aux moins jeunes quelques noms d'habitants qu'ils ont connus.

Le texte est illustré de vues tirées de cartes postales anciennes.

 

Villers-Bocage en 1911

 En 1911 :

- Villers compte 1 090 habitants (sans les 51 pensionnaires de l'Hospice) répartis dans 302 maisons et 340 ménages. Il n’y a pas d’étrangers.

- les maisons sont regroupées en 22 rues ou lieux dits.

La population agglomérée est de 975 habitants. La population des épars, pas très éloignés du centre, est de 115 habitants. La population est concentrée contrairement aux autres communes du canton qui possèdent de nombreux hameaux parfois plus importants que le bourg. Ceci s'explique par la fonction de chef lieu de canton avec des services et des professions libérales, le marché hebdomadaire aux bestiaux et la présence de nombreux commerçants et artisans. A cette époque, malgré la présence du chemin de fer, les transports pour les déplacements de proximité sont encore lents et Villers est un lieu d'échange et de ravitaillement pour la population productive de la campagne environnante essentiellement consacrée à la production du lait et de bovins.

 Les AD14 ne mettent pas en ligne de plan cadastral de Villers au cours des 19e et 20e siècle. Le plan le plus ancien date de 1836. Il ne doit pas être loin de celui de 1911 pour le tracé des rues et la disposition des zones construites.

 

Établissement débitant de la boisson

 Les différents propriétaires de débits de boisson portent des noms différents. Il y a : 3 Aubergistes, 5 Cafetiers, 16 Débitants, 2 Limonadiers, 4 Maître d'hôtel. Au total 30. Le nombre cité par ma mère est largement dépassé.

Ils ne sont installés que dans 8 rues ou places : 6 Grande Rue D, 14 Grande Rue G, 2 rue St-Martin, 2 rue du Pied Fourchu, 2 pl Richard-Lenoir, 1 pl du Marché, 2 rue de la Gare, 1 route de Vire.

Parmi les 30 patrons chef de famille,13 patrons sont des hommes mariés, 14 patronnes sont des femmes veuves ou célibataires, 3 patronnes ont un époux exerçant une autre profession, 6 épouses sont déclarées comme cuisinières.

Patrons et épouses, patronnes, enfants sans autre profession et domestiques logés par le patron rassemblent 90 personnes (soit 8,25 % de la population) auxquelles il faut ajouter les employées journalières pour le service, la cuisine, le ménage et la lessive.

L'activité des ces établissements s'exerce en majeure partie le mercredi à l'occasion du marché. Certains n’ouvrent même que le mercredi.

Il n'y a que 6 hôteliers (4 dont le patron est mentionné maître d'hôtel et les 2 patrons des établissements de la rue de la Gare construits en même temps que la gare et qui sont mentionnés débitants). Leurs clients sont essentiellement les marchands de bestiaux de la région parisiennes qui viennent acheter des vaches de boucherie pour les abattoirs ou des vaches amouillantes pour remplacer les vaches laitières des fermes laitières de la banlieue parisiennes. En 1911 le tourisme est pratiquement inexistant et malgré le train, les Caennais ne viennent pas passer le dimanche à la campagne dans le bocage.

Plusieurs CP anciennes montrent quelques uns de ces 30 établissements.

 

Situations particulières

- Grande Rue gauche, 3 débitantes ont un époux ou parent qui exerce une autre profession dans la même maison :

  • un époux est courtier en bestiaux

  • un époux est coiffeur

  • un fils est maréchal ferrant

Les clients disposent ainsi d’une bonne salle d’attente.

- Place du marché, l’épouse de l’agent d’assurance est débitante. Actuellement cela paraît pour le moins bizarre. A l’époque il n’y a pas beaucoup d’automobiles. Et les accidents, même graves, de conducteurs de voiture hippomobile en état d’ivresse sont dus à la fatalité.

 

Détail des établissements

L’ordre des situations dans le rues s’entend Gauche ou Droite en descendant ou en partant de la Grande Rue.

Dans le relevé suivant sont indiqués pour chaque établissement le sexe du chef de famille Hou F, la présence d’un conjoint C

- Grande Rue droite : c’est l’ensemble des rues actuelles Clemenceau (en dessus de l’Église) et Pasteur (en dessous de l’Eglise) à droite en descendant.

  • maison 10, angle supérieur de la route de Saint-Louet, à l’enseigne du Bras d’Or. Giard maître d’hôtel H + C déclarée cuisinière
  • maison 14, deuxième maison après la place de la Liberté. Lesouef débitante F

  • maison 16, quatrième maison après la place de la Liberté. Découflet débitant H + C

  • maison 18, Robert, débitante F

  • maison 28, en face la mairie. Decaen débitante F

  • maison 29. en face la Mairie.Travers débitante F

  • maison 54, dernière maison avant la place du Crochet. Aubin épicier H + C. Ce commerçant est mentionné comme épicier. En 1944 il est aussi débitant. Après la reconstruction son épouse et ses 2 enfants continuent l’activité débit + épicerie au 15 rue Pasteur actuelle.

- Grande Rue gauche : c’est l’ensemble des rues actuelles Clemenceau (en dessus de l’Église) et Pasteur (en dessous de l’Eglise) à gauche en descendant.

  • maison 67, Pochat débitante F, époux déclaré courtier en bestiaux

  • maison 73, deux maisons avant la rue des Bouchers qui est en face de la route de Saint-Louet. Decaen maître d’hôtel F

  • maison 76, angle bas de la rue des Bouchers. Guerrier débitante F

  • maison 78, angle supérieur de la rue du Pied Fourchu conduisant au marché aux bestiaux, sensiblement au niveau de l’enseigne Au Vieux Puits actuelle. Deplanches limonadière F

  • maison 80, 1 maison en dessous de la rue du Pied Fourchu, voisine de la grande épicerie centrale. Lavalley maître d’hôtel H + C déclarée comme cuisinière

  • maison 82, juste après la grande épicerie centrale. Mariette débitant H + C déclarée comme cuisinière

  • maison 91, Lemaitre débitante F, époux coiffeur

  • maison 103, Lerouilly débitante F

  • maison 113, Burnouf cafetier H + C

  • maison 122, un peu en dessous du milieu de la rue Pasteur actuelle. Léger débitante F. Son fils est maréchal ferrant.

  • maison 127, Anne cafetier H + C

  • maison 133, Alexandre aubergiste H + C

  • maison 135, Ladroue aubergiste F

  • maison 137, sur le côté de la place du marché aux petits cochons, avant l’église. Sorin aubergiste F, 1 domestique. Devenu plus tard ‘’Le Vrai Normand’’

- Rue Saint-Martin : parallèle à la Grande Rue à droite entre la route de Saint-Louet et la route de Caumont

Actuellement il existe des tronçons non alignés de desserte de l’arrière des maisons de la rue principale.

  • maison 1, à droite à l’angle de la route de Saint-Louet. Lepage cafetier H + C

  • maison 44, Ameline débitant H + C déclarée cuisinière

- Rue du Pied Fourchu : entre la Grande Rue gauche et la place du Marché, sensiblement à la place de la rue du Marché actuelle.

  • maison 1, Samson débitant H + C

  • maison 3, Paimblanc débitant H + C. Exploitée ensuite par une fille Mme Catherine. Reconstruite à l’angle de la rue René Huet . Abritant maintenant une pizzeria.

- Place Richard-Lenoir : entre la Grande Rue droite et la rue Saint-Martin avec lesquelles elle communique.

  • maison 2, sur le côté haut de la place. Legand limonadière F

  • maison 3, sur le côté haut de la place à l’angle avec la rue Saint-Martin. Marie cafetière F

- Place du Marché : à gauche de la Grande Rue, un peu plus bas que la place actuelle.

  • maison 1. Vieillard débitante F, époux agent d’assurance

- Rue de la Gare : c’est la rue Foch actuelle : la gare et les maisons (dont celle où je suis né) sont situées au sommet et échappent au bombardement de 1944.

  • maison 2 au haut de la rue à droite. Martin débitant H + C déclarée comme cuisinière. Cette maison est un hôtel construit à l’arrivée du chemin de fer à Villers et nommé Hôtel de l’Ouest du nom de la compagnie des chemins de fer de l’Ouest. Il n ‘a pas été détruit par le bombardement et il existe toujours à l’angle de la rue Foch et du boulevard Joffre. Un descendant et ensuite sa veuve continuent l’exploitation bien après 1953. Puis la maison est transformée en immeuble collectif.

  • maison 3 en haut de la rue juste avant la maison précédente. Moulinet débitante F. Cette maison est un hôtel construit à l’arrivée du chemin de fer à Villers et nommé Hôtel de la Gare. Il n ‘a pas été détruit par le bombardement et il existe toujours. Il est acheté en 1896 par mon arrière-grand-mère, puis transmis à un fils et une bru ma grand-mère maternelle. Je suis né dans cette maison restée dans la famille jusqu’en 2008 et elle est transformée en immeuble collectif.

- Route de Vire : à l’emplacement de la rue actuelle.

  • maison 10 à l’angle de la route de Vire et de la route de Caumont. Lecerf maître d’hôtel H + C déclarée comme cuisinière. Cette maison est l’Hôtel des Trois Rois détruit par le bombardement, installé provisoirement près du calvaire entre 1944 et 1957 et reconstruit à l’emplacement actuel place Jeanne d’Arc entre les rues d’Aunay et de Vire.

    Il fait l’objet d’un album de RCVB

 

Cartes postales, Photos

Place Richard-Lenoir : café Legand et café Emilienne Marie veuve Desclomesnil

 

Grande Rue G : hôtel Au Lion d’Or (au lit on dort et pas sur la paille dans la grange) maître d’hôtel A. Lavalley (sensiblement 1 maison en dessous de la Villersoise actuelle)

 

Grande Rue G, angle rue du Pied Fourchu (aujourd'hui rue du Marché) : café Deplanche (ancêtre du Vieux Puits et sensiblement à la même place)

 

 

Rue de la Gare : hôtel de l’Ouest, débitant Martin et hôtel de la Gare, débitante veuve N. Moulinet

Ils existent toujours modifiés comme immeubles collectif

 

Grande Rue G : café Anne

 

Grande Rue D : café Decaen et café Travers (en face de la Mairie) ancêtre du bar de l’Hôtel de Ville

 

 

Route de Vire (angle route de Caumont) : hôtel Les Trois Rois (reconstruit entre rues de Vire et d’Aunay)

 

Place du Marché aux Petits Porcs : café Sorin (ancêtre du Vrai Normand)

 

Grande Rue D (angle route de Saint-Louet) : hôtel du Bras d’Or

 

Grande Rue G : café Découflet, déplacé à la reconstruction de l’autre coté de la rue

 R C V Bmars 2019

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

29 décembre 2021

VB1juin-août1944

Cahiers du Villain-Bocain - Histoires de Cache-les-Vias

N° 1 – Décembre 2017

 Villers-Bocage – Calvados - Vues aériennes - Juin-Août 1944

 

1 – Début Juin - Villers-Bocage, un village de Normandie- Vue aérienne par la RAF

Il fait beau, le ciel est presque complètement dégagé, temps idéal pour une reconnaissance

Apparemment aucun véhicule ne circule dans les rues


2 – 30 juin 1944 – Fin d’après-midi – Bombardement

 Il fait beau, le ciel est complètement dégagé, temps idéal pour un bombardement

Le château n’était pas visé mais c’était tout juste

Mission accomplie, les derniers avions rentrent à la base

 

3 – Juillet 1944 – Après le bombardement

 

 Le fond noir, c’est l’herbe des prés – Les points noirs de formes diverses, ce sont les pommiers ou les arbres

Le fond blanc, c’est le ‘’cauchin’’ du sous-sol sorti des trous de bombes

Les petits ronds moitié blanc, moitié gris, ce sont les trous de bombes. La partie coté soleil couchant est à l’ombre

Le carrefour du bas du bourg est impraticable. Une piste permet d’aller du boulevard Joffre à la route d’Aunay.

 

 

4 – Juillet 1944 Haut du bourg

 

5 – Juillet 1944 – Centre du Bourg

 

6 – Août 1944 – Villers-Bocage est libéré

Les Alliès ont dégagé les rues. Leur camions circulent dans la rue principale

R C V Bdécembre 2017

 

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